-::- 97'KaF FoR3V3R -::- La Réunion et le Maloya

Le maloya, à ses débuts, était une forme d'expression employée uniquement par les esclaves, puis plus tard partagée avec les petits blancs et les engagés Indiens. Joué en cachette lors de réunions nocturnes, le maloya s'est développé dans l'ombre. Lorsque l'esclavage a été aboli, il était encore pratiqué par une minorité parmi les plus défavorisées, tant en zone rurale qu'en zone urbaine ; alors que dans les salons huppés du chef lieu on dansait au rythme du séga. C'est en souvenir des conditions de production qui lui sont liées que le maloya est devenu, de manière emblématique, représentatif de la résistance et de la conquête de la liberté parce qu'associé, dans les esprits, à la période de l'esclavage et notamment au 20 décembre (date de l'abolition de l'esclavage à la Réunion).

A l'occasion de la fête du 20 décembre, de nombreux groupes de maloya se produisent sur les scènes locales. Rapidement, ces prestations sont médiatisées. La famille et les amis ne constituent plus pour ces groupes le seul public : désormais le maloya, spectacle livré à un plus large public est reconnu et valorisé. Bien médiatisé, attirant de plus en plus les foules, le maloya va investir quelques festivals de musiques traditionnelles organisés dans la zone de l'Océan Indien. Cette ouverture sur l'extérieur va permettre aux groupes de maloya de se produire hors du département.